J'invite Son Excellence Analena Burbach, qui vient d'être élue Présidente de l'Assemblée générale à sa 80e session, à prendre la parole.
Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, Excellences, Mesdames et Messieurs :
Avant tout, ma gratitude particulière à Son Excellence le Président Filimon Young pour vos paroles aimables et vos conseils. Votre leadership sage, inspirant et unificateur de l'Assemblée générale me guidera tout au long de mon mandat.
Excellences, chers collègues, merci pour votre soutien massif et votre confiance. Je suis profondément reconnaissante et honorée d’avoir l’honneur de vous servir tous et de présider l’Assemblée générale à sa 80e session.
Comme je l’ai souligné lors du dialogue interactif informel, je servirai les 193 États membres en tant qu'intermédiaire honnête et unificateur. En tant que Présidente de l’Assemblée générale, je m'engagerai dans un dialogue fondé sur la confiance avec tous les États membres. Ma porte sera toujours ouverte à tous.
« Mieux Ensemble » — c’est le thème de ma présidence, qui guidera mon travail à la tête de l’Assemblée générale, et je suis reconnaissante d’entendre qu’il résonne avec beaucoup d’entre vous.
Lorsque les visiteurs viennent à l’Assemblée générale, ils n’entrent évidemment pas par ces portes vitrées. Ils empruntent plutôt un couloir étroit au troisième étage, et tombent sur une citation de Dag Hammarskjöld, le deuxième Secrétaire général de l’ONU :
« L’ONU n’a pas été créée pour emmener l’humanité au paradis, mais pour la sauver de l’enfer. »
Un rappel puissant.
Cette organisation a été fondée sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, la réponse aux horreurs de la guerre a été une vision commune — pas le paradis, mais une vision porteuse d’espoir. Une vision fondée sur les droits de l’homme, le respect du droit international, la coexistence pacifique et la coopération internationale au bénéfice de tous les peuples.
Aujourd’hui, nous vivons des temps difficiles. Nous marchons sur une corde raide d’incertitude. Mais la naissance des Nations Unies il y a 80 ans nous rappelle : nous avons déjà traversé des moments difficiles — et c’est à nous de relever ces défis.
Nous venons peut-être de régions différentes, d’horizons divers. Nous voyons peut-être le monde différemment, et nous ne sommes pas toujours d’accord. Mais lorsque nous nous réunissons aux Nations Unies, nous sommes tous unis par cette vision commune et par les principes fondateurs des Nations Unies.
La Charte est, et restera, la base irrévocable de notre travail. En tant que Présidente de l’Assemblée générale, je m'engagerai à défendre notre Charte ainsi que les buts et principes qu’elle consacre. Je me concentrerai sur ce que nous pouvons faire ensemble au lieu de souligner ce qui nous divise — car nous sommes mieux ensemble.
La 80e session de l’Assemblée générale sera un moment crucial pour notre organisation. Les Nations Unies, centre du système multilatéral, sont sous une pression immense — politique et financière. Plus de 120 conflits armés nous rappellent que la mission principale des Nations Unies — « préserver les générations futures du fléau de la guerre » — reste inachevée.
La réalisation des Objectifs de développement durable restera hors de portée sans des actions audacieuses, ambitieuses, accélérées, justes et transformatrices, comme nous nous y sommes engagés dans le Pacte pour l’Avenir.
Et pourtant, rien ne serait mieux sans les Nations Unies. Nous avons accompli beaucoup ensemble au cours des 80 dernières années. Tout comme les pères fondateurs — et aussi quelques mères fondatrices — de notre organisation ont décidé d’unir leurs efforts, nous devons également nous unir aujourd’hui : pour préserver ce que l’ONU a accompli depuis sa création en 1945, pour faire face aux crises mondiales actuelles, et pour nous adapter aux défis futurs émergents.
En tant que Présidente, mon premier objectif clé sera de soutenir les États membres pour renouveler, réorienter et rendre notre organisation apte à remplir sa mission — adaptée au XXIe siècle.
Cette organisation a besoin d’un financement adéquat et fiable. Et en même temps, nous devons améliorer l’efficacité et l’efficience de l’ensemble du système.
Monsieur le Secrétaire général, je tiens à vous remercier pour votre leadership à cet égard et pour le lancement de l’initiative ONU 2.0. Cette initiative représente une opportunité importante de rendre l’ONU plus forte et plus efficace. Comme beaucoup de délégations, je me réjouis que vous vous soyez engagé à consulter étroitement les États membres tout au long de ce processus.
En tant que Présidente de l’Assemblée générale, je mettrai fortement l’accent sur le fait que les perspectives et les intérêts de tous les États membres soient pris en compte. Cela signifie que nous, en tant qu’Assemblée générale, devons aussi faire notre part.
Si nous devons faire preuve d’audace, d’ambition, et être prêts à prendre des décisions difficiles, l’initiative ONU 2.0 ne doit pas se limiter à un simple exercice de réduction des coûts. Notre objectif commun est une organisation forte, ciblée, agile et apte à remplir sa mission — capable de réaliser ses objectifs fondamentaux.
Nous avons besoin d’une Organisation des Nations Unies qui assure la paix, le développement et la justice.
Cela m’amène à la deuxième tâche principale de la session à venir. Le Pacte pour l’Avenir est une feuille de route pour les actions à entreprendre afin de forger un avenir meilleur pour tous. Les populations du monde entier doivent sentir que notre travail a un réel impact sur leur vie quotidienne.
L’Assemblée générale est l’organe le plus représentatif et le principal organe délibératif et décisionnel des Nations Unies. Il nous revient de tirer pleinement parti de ce rôle.
Il est essentiel de renforcer davantage le rôle de l’Assemblée générale en matière de paix et de sécurité — en coopération étroite avec le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix. Cependant, la paix durable ne sera jamais atteinte sans développement durable. Pourtant, moins d’un cinquième des objectifs de développement durable sont en bonne voie.
Un axe majeur de la 80e session sera donc de faire progresser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 — en collaboration étroite avec le Conseil économique et social et d’autres partenaires concernés.
Les trois piliers de la Charte des Nations Unies — paix et sécurité, développement et droits de l’homme — sont profondément interdépendants. Le respect du droit international, du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire est essentiel pour un monde où chaque personne peut vivre dans la paix, la prospérité et la dignité.
Mieux Ensemble est un sport d’équipe.
Ma troisième priorité est une Organisation des Nations Unies qui inclut tout le monde. Je considère la diversité de l’Assemblée générale comme notre force. C’est un lieu où toutes les nations se réunissent, où chaque pays a un siège et une voix.
En tant que Présidente, je m’efforcerai de faire en sorte que cette multitude de perspectives soit prise en compte — que chaque État membre, région et groupe soit entendu, et que l’Assemblée générale soit un forum véritablement inclusif. En activant, par exemple, le Comité général et en s’appuyant sur les différents formats interactifs de mes prédécesseurs.
Cela inclut le processus de revitalisation, ainsi que la sélection du prochain Secrétaire général, qui sera au centre de la 80e session. La transparence et l’inclusivité seront essentielles. J’organiserai le processus de sélection conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et m’inspirerai des meilleures pratiques passées.
Cependant, je dépends de votre soutien et de votre engagement — car l’Assemblée générale ne sera forte que si ses membres s’y investissent pleinement.
Étant seulement la cinquième femme à occuper ce poste en 80 ans, je suis pleinement consciente que la paix et le développement ne peuvent être durables que lorsque la moitié de la population mondiale — les femmes — ont une place égale à la table.
Le multilatéralisme inclusif signifie aussi dialoguer avec la société civile — et surtout avec les jeunes. Cela améliore les résultats et la légitimité des décisions, qui reposent sur une large consultation et une grande diversité d’opinions.
Une communication active et la promotion d’une meilleure compréhension des Nations Unies seront essentielles pendant la 80e session — en particulier en cette ère de désinformation. Pour garantir que nous comprenons mieux et qu’aucune voix ne soit oubliée, je m’engage à promouvoir le multilinguisme — une valeur fondamentale des Nations Unies.
J’intègrerai ce principe dans le travail quotidien de mon bureau, en m’appuyant sur l’excellent travail de mon prédécesseur, avec une équipe OPGA véritablement diversifiée et multilingue dans laquelle tous les groupes régionaux seront représentés.
Cela n’est possible que grâce à vos contributions généreuses au Fonds d’affectation spéciale et aux excellentes mises à disposition dans mon équipe de tous les groupes régionaux — pour lesquelles je vous remercie.
Monsieur le Président, Excellences, Mesdames et Messieurs :
80 ans plus tard, le monde ne ressemble pas au paradis. Mais c’est notre monde. Et c’est la tâche de notre époque — rendre l’ONU apte à remplir sa mission, prête pour l’avenir, défendre la Charte et obtenir des résultats concrets pour tous.
Et je suis profondément honorée de travailler avec vous tous dans cet effort exigeant — Mieux Ensemble.
Je vous remercie.